Faciliter la communication avec un élève porteur d’un TSA : synthèse du guide

Cet article s’appuie sur Un guide pour enseignants d’élèves porteurs d’un Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA). Destiné aux enseignants et aux parents, ce guide a été conçu par l’orthophoniste Lucille Amouriaux en collaboration avec des enseignants. Il propose des stratégies concrètes pour accompagner un élève avec un TSA en classe. Ces recommandations peuvent également être précieuses pour les parents souhaitant soutenir leur enfant dans ses apprentissages. 

Comprendre les spécificités de la communication chez un enfant avec TSA

Lorsqu’un enfant est diagnostiqué avec un TSA, la communication devient un enjeu majeur. Certains développent le langage verbal, tandis que d’autres utilisent des moyens alternatifs pour s’exprimer. Adapter sa communication permet d’éviter les frustrations et d’encourager des interactions plus sereines.
Les enfants avec un TSA peuvent rencontrer des difficultés à comprendre le langage oral, à s’exprimer clairement ou à interpréter les interactions sociales. Certains présentent un mutisme sélectif, un retard de langage ou un langage écholalique (répétition de mots ou de phrases entendues). D’autres privilégient des moyens non verbaux, comme les gestes, les expressions faciales ou les supports visuels.
Chaque enfant ayant des besoins spécifiques, il est essentiel d’adopter des stratégies adaptées pour favoriser la communication.

La Communication Alternative et Améliorée (CAA) : un outil clé

La CAA regroupe divers supports permettant aux enfants non verbaux ou ayant des difficultés à comprendre le langage oral de s’exprimer. Parmi ces outils, on retrouve :

  • Les pictogrammes et images illustrant des mots ou des actions.
  • Les tableaux de communication, où l’enfant pointe des images pour exprimer ses besoins.
  • Les applications sur tablette facilitant l’interaction.

Le langage des signes simplifié ou les gestes associés à la parole. L’objectif de la CAA n’est pas de freiner l’apprentissage du langage oral, mais de renforcer la compréhension et l’expression de l’enfant.

Comment mettre en place une communication adaptée ?

  1. Utiliser un langage simple et clair : privilégier des phrases courtes et concrètes pour éviter toute ambiguïté.
  2. Soutenir la communication par des visuels : accompagner les consignes de pictogrammes ou de gestes pour en faciliter la compréhension.
  3. Encourager l’initiative : valoriser toutes les tentatives de communication, même imparfaites.
  4. Éviter les formulations abstraites ou implicites : les expressions figurées ou le sarcasme peuvent être mal interprétés.
  5. Laisser du temps pour répondre : certains enfants ont besoin d’un délai plus long pour traiter l’information et formuler une réponse.

Travailler en collaboration avec les professionnels et l’école

Le soutien d’un orthophoniste, d’un éducateur spécialisé ou d’une AESH peut aider à identifier les stratégies les plus adaptées. Une continuité entre l’école et la maison, en utilisant les mêmes outils de communication, est également essentielle.

Favoriser une communication apaisée au quotidien

Observer comment l’enfant tente de s’exprimer (regards, gestes, sons) permet de renforcer les interactions adaptées. Un environnement structuré et prévisible réduit l’anxiété et facilite la communication.

En mettant en place ces ajustements, il devient possible d’améliorer significativement la communication et d’offrir à l’enfant un moyen d’exprimer ses besoins et émotions avec plus de sérénité.

Évaluer et adapter la communication avant toute mise en place

Avant d’introduire des outils de communication, il est essentiel d’évaluer leur pertinence pour l’élève. Il s’agit de déterminer sa modalité préférentielle de communication, d’identifier les supports les plus adaptés et de repérer ses renforçateurs. Cette étape permet d’assurer une mise en place efficace et individualisée.

Vous trouverez dans le guide les visuels d’évaluation ainsi que les différentes étapes détaillées à suivre en cliquant [ici].

Lire le guide complet

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Autrice : Sarah Abderrazak

Sources :

  • American Psychiatric Association. (2015). DSM-5 : manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (traduit par J.-D. Guelfi et M.-A. Crocq; 5e éd.). Elsevier Masson.
  • Beukelman, D. R. et Mirenda, P. (2017). Communication alternative et améliorée : aider les enfants et les adultes avec des difficultés de communication. De Boeck supérieur.
  • Cataix-Nègre, E. (2017). Communiquer autrement : accompagner les personnes avec des troubles de la parole ou du langage (2e éd.). De Boeck supérieur.
  • Gamard, C. (2018). La Communication Améliorée et Alternative. Canal Autisme. http://www.canalautisme.com/communication-ameacutelioreacutee-et-alternative.html.
  • Garié, L.-A. (2021). Pratique orthophonique avec les enfants et adolescents présentant un TSA. De Boeck supérieur.
  • Gascon, H., Julien-Gauthier, F., Tétreault, S. et Garant, M. (2015). Une action concertée pour favoriser la résilience de l’entourage des enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme lors de l’entrée à l’école. Dans Résilience assistée, réussite éducative et réadaptation. (p. 19‐33). Crires.
  • Organisation mondiale de la santé. (2022). Troubles du spectre de l’Autisme. CIM-11 : classification internationale des maladies (11e éd.). https://icd.who.int/browse11/l-m/fr#/http%3a%2f%2fid.who.int%2ficd%2fentity%2f437815624.
    Suc Mella, M. (2022). Articles, infographies. CAApables. https://www.caapables.fr/ressources/.
  • Lucille AMOURIAUX – CFUO de Nancy 
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